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Comprendre et mesurer son impact sur l’environnement !

Dernière mise à jour : 7 juil. 2023

Exemple d’un jean 👖


L'empreinte carbone des entités et des individus a gagné en notoriété au cours de la dernière décennie et s'est largement popularisée, notamment grâce à Jean-Marc Jancovici et à de nombreux outils en ligne. Cependant, les émissions de gaz à effet de serre (GES) ne sont pas le seul impact environnemental qu'une organisation ou un individu peut avoir. En particulier, nous pouvons rappeler les 9 limites planétaires dont 6 ont déjà été dépassées en 2022 incluant par exemple nos usages de l’eau et la biodiversité. Il est important de comprendre l’ensemble de ces impacts environnementaux car en se focalisant sur l’un, nous pouvons en accentuer un autre.


Cet article vise à présenter différents impacts environnementaux et à élargir notre vision vis-à-vis de l'impact des entreprises sur leur environnement, que ce soit de manière directe ou indirecte, en utilisant différentes perspectives et méthodologies qui se sont consolidées au fil des années.


Quels impacts ont nos produits et nos services sur l’environnement ?

Prenons l'exemple d'un jean, produit en Chine et vendu via une plateforme de e-commerce en France (cet exemple basé sur des fait réel est simplement illustratif). La création du jean commence par la production de coton. Ensuite, il est transporté d'une usine à l'autre afin d'être tissé, coloré, coupé, pour enfin être mis en vente sur une plateforme en ligne et livré à domicile en France. Des impacts environnementaux (définitions à la fin de l’article) divers peuvent être identifiés à tous les niveaux de la chaîne de production, ce qui illustre la complexité de l’évaluation de l’impact environnemental d’un produit ou d’un service.

Tout d'abord, pour la seule production du coton, les impacts sont multiples et importants. La production de coton peut entraîner la déforestation de certaines parcelles afin de laisser place aux champs de coton. Cependant, la déforestation, lorsqu'elle est réalisée par brûlis, engendre des émissions de GES. De plus, elle a des répercussions néfastes sur la biodiversité, la régulation des cycles de l'eau, la destruction des puits de carbone, ainsi que sur la délocalisation des populations et d'autres aspects sociaux.


Par ailleurs, la production de coton nécessite une importante quantité d'eau, une ressource de plus en plus rare, surtout dans certaines régions du monde. Selon l'ADEME, il faut entre 5 000 et 17 000 litres d'eau pour produire 1 kg de coton. De plus, le coton a un impact significatif sur l'empreinte écologique des consommateurs. Cette empreinte mesure la superficie en hectares nécessaire à la fabrication d'un jean, sachant que nous sommes limités par de la Terre. Chaque hectare utilisé pour la culture du coton ne pourra pas être utilisé pour d'autres cultures alimentaires, par exemple. Enfin, l’utilisation de pesticides (environ 300g par kg de coton) et d’engrais (190g par kg de coton) ont eux même de nombreux impacts sur la biodiversité, la pollution de sols ou encore sur la baisse des rendements agricoles sur le long-terme.


En ce qui concerne le transport du coton, il implique la fabrication des moyens de transport, leur utilisation, dépendante très généralement des énergies fossiles, ainsi que la gestion en fin de vie de ces moyens de transport. De plus, il convient de prendre en compte les pertes de produits lors des déplacements, qui deviennent alors des déchets non traités. Par exemple, chacune des étapes mentionnées génère non seulement des émissions de GES, mais participe également à l'extraction de ressources, plus ou moins rares, à la pollution, et peut avoir un impact sur la biodiversité qui est alors perturbée par la création de voies terrestres, aériennes ou maritimes.


Ensuite, la transformation d'un jean nécessite avant tout l'utilisation d'eau pour décolorer le textile, le teindre et appliquer les produits chimiques permettant de fixer la teinture. Ces processus requièrent également de l'électricité, ce qui entraîne une augmentation des émissions de CO2 et l'extraction de ressources, tout en ayant d'autres effets néfastes sur la biodiversité environnante de l'usine, tels que la pollution et les eaux usées.


La vente en ligne n'est pas non plus innocente, bien qu'elle puisse sembler dématérialisée, son impact est bien réel. En effet, l'utilisation du numérique nécessite notamment de l'électricité et l'extraction de ressources pour la fabrication des terminaux, des centres de données et des réseaux. De plus, le commerce en ligne fait appel à des services financiers pour gérer son capital et sa croissance. Cependant, l'argent placé en banque est lui-même utilisé pour financer d'autres activités qui ne sont pas toujours respectueuses de l'environnement. Par exemple, selon le rapport "Banking on Climate Chaos 2022", les 60 plus grandes banques mondiales ont financé 742 milliards de dollars dans les énergies fossiles en 2021.


Enfin, l'utilisation d'un jean implique notamment son lavage avec de l'eau, de la lessive et probablement de l'électricité. Il est également important de prendre en compte la fin de vie de ce jean qui est souvent jeté, enfoui, incinéré ou simplement laissé dans une décharge, entraînant à son tour des émissions de GES, de la pollution et des impacts sur la biodiversité.


Les impacts environnementaux du jean du sont nombreux du fait de sa chaîne de valeur complexe mais de nombreux modèles d’affaires peuvent s'identifier à une grande partie de ses impacts !


Comment identifier ses impacts sur l’environnement ?


L'identification et l'évaluation des impacts sur l'environnement sont des étapes cruciales pour comprendre et atténuer les conséquences de nos activités sur la planète. Pour cela, il existe plusieurs cadres méthodologiques largement utilisés.


L'Analyse du Cycle de Vie (ACV) est l'un des cadres méthodologiques le plus répandu. Elle consiste à évaluer de manière exhaustive les impacts environnementaux d'un produit, d'un processus ou d'un service tout au long de son cycle de vie, de la production des matières premières à la gestion de ses déchets en passant par sa fabrication, son utilisation et son élimination. L'ACV permet d'identifier les principales sources d'impacts environnementaux, tels que les émissions de GES, la consommation d'eau, l'utilisation des ressources naturelles, la pollution de l'air et de l'eau. Si l’ACV est une évaluation environnementale aussi robuste, c’est notamment grâce à sa double approche : cycle de vie et multicritère.


Un autre cadre méthodologique important est l'Analyse des Impacts Environnementaux (AIE). Elle vise à évaluer les impacts spécifiques d'une activité ou d'un projet sur des aspects environnementaux spécifiques, tels que la biodiversité, la qualité de l'air, la consommation d'énergie, la gestion des déchets, etc. L'AIE permet de quantifier et de qualifier les impacts, en prenant en compte les caractéristiques locales et les spécificités du contexte.

Par ailleurs, l'Analyse des Risques Environnementaux (ARE) est utilisée pour évaluer les risques potentiels pour l'environnement associés à une activité donnée. Elle permet d'identifier les dangers et les probabilités d'occurrence des événements indésirables, tels que les déversements de substances toxiques, les accidents industriels, les effets sur les écosystèmes, etc. L'ARE facilite la mise en place de mesures de prévention et de mitigation pour réduire les risques identifiés.


Enfin, il est important de mentionner les cadres normatifs et réglementaires tels que les standards ISO (notamment la norme ISO 14001 sur le management environnemental) et les directives gouvernementales qui fournissent des orientations et des critères pour évaluer les impacts environnementaux et mettre en place des mesures d'amélioration.


En combinant ces cadres méthodologiques, les organisations et les individus peuvent obtenir une vue d'ensemble des impacts environnementaux de leurs activités, ce qui leur permet de prendre des décisions éclairées pour minimiser ces impacts, promouvoir la durabilité et contribuer à la protection de l'environnement.


Pour conclure ...


La reconnaissance de l'empreinte carbone est nécessaire dans la lutte contre le réchauffement climatique. De plus, son intégration dans les cadres réglementaires (par exemple, le CSRD), l'uniformisation des méthodes de calcul et l'émergence de nombreuses plateformes en ligne facilitent sa quantification. Cependant, les entités et les individus ne doivent pas oublier les autres impacts environnementaux que nous pouvons générer en prenant en compte l'ensemble de nos limites planétaires. Par conséquent, il est recommandé d'utiliser des cadres méthodologiques reconnus pour identifier les différents impacts d'une entité tout au long de sa chaîne de valeur. Enfin, il ne faut pas négliger les impacts sociaux qui peuvent être amplifiés ou réduits par la mise en place de certaines mesures.



 

Sources :

  • Quels impacts ont mes vêtements sur la planète (ADEME, 2013)

  • Non, il ne faut pas 75 kg de pesticides pour fabriquer un jean (Le Journal, 2020)

  • Fossile Fuel on Finance Report 2022 (Banking on Climate Chaos, 2023)

  • Le cadre méthodologique ADEME pour l'évaluation environnementale (ADEME, 2021)

  • ACV : la définition, les étapes et quelques exemples (Hello Carbo, 2023)

  • Tout comprendre aux limites planétaires (Reporterre, 2022)

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